mercredi 2 mars 2016

The Revenant


Il est de ces films qu'on va voir pour répondre à une question: "Alors, Léo, il le mérite son Oscar ?"

1823, au début de l'hiver dans une Amérique sauvage, un groupe de trappeur échappe à une attaque d'Indiens et bat en retraite. Leur éclaireur, Hugh Glass tombe entre les pattes d'un ours et est grièvement blessé.

Alejandro Gonzalez Innaritu (réalisateur de Babel, Birdman) adapte - et prend de nombreuses libertés - le roman de Michael Punke qui relate l'histoire vraie et parfois difficilement croyable de Hugh Glass. 
The Revenant est une démonstration de force. Uniquement filmé en lumières naturelles, le travail du chef opérateur Emmanuel Lubezki (qui collabore également avec Terrence Malik) est bluffant. Il lui a par ailleurs valu l'Oscar de la meilleure photo.

Les scènes d'action sont dantesques, en particulier (mais pas uniquement) cette fameuse scène d'attaque d'ours. Mangez peu avant votre séance, The Revenant flirte parfois avec le gore.
Les longs plans séquences ne nous laissent aucun répit. On est happés dans cette nature hostile et pourtant tellement majestueuse, face à ces personnages aux réactions viscérales.

A la vue de la bande-annonce, je craignais une longue errance métaphysique dans les plaines enneigées. Cet aspect spirituel est présent mais le rythme ne manque pas. On est même souvent surpris de la tournure que prennent les événements.

The Revenant n'est pas seulement un film de vengeance, ce n'est pas non plus seulement une grande épopée ou une démonstration de survie. C'est un peu tout ça à la fois.
Le but d'Inarritu est de mettre l'homme à nu et d'observer ses réactions. Alors il ne ménage personne: il brutalise ses personnages autant que les spectateurs. On ne ressort pas indemne de The Revenant.

On peut reprocher au scénario d'enchaîner les événements les plus improbables. Il est vrai qu'au bout de 2h30 on se demande encore ce qui va tomber sur la tête de ce pauvre Glass.
C'est là que la dimension spirituelle prend le relais. Au travers de scènes de rêves mais aussi au travers de sa douleur physique, le personnage rampant et bavant passe petit à petit à un autre stade. A la fois sauvage et très pur.

The Revenant repose sur les épaules de Léonardo Di Caprio qui a enfin décroché l'Oscar du Meilleur Acteur pour ce rôle. Peu de mots: il laisse parler pour lui la puissance de son jeu. Et ça marche. On peut débattre pour savoir si c'est son meilleur rôle (je ne pense pas) mais la récompense cette année est méritée.
2015 était l'année Tom Hardy: Mad Max: Fury Road  a fait un carton au box-office et a raflé 6 Oscars, dans Legend il interprétait les 2 rôles principaux. Il est ici entier et donne toute sa puissance physique au rôle de salopard.

The Revenant est un magnifique objet esthétique. Il secoue et interroge. On a au final le sentiment d'avoir assisté à un grand poème: pas besoin d'en comprendre tous les sens cachés pour le trouver beau.

La petite anecdote:
Si vous voulez faire croire que vous avez vu The Revenant c'est de la scène de l'ours dont il vous faudra parler (comme la "scène de l'ascenseur" dans Drive).
Pour en savoir plus sur cette scène et savoir comment elle a été tournée, c'est ici.

Note:
4/5

Infos pratiques:
The Revenant
sorti le 24 février 2016 en France 
réalisateur: Alejandro Gonzalez Inarritu
avec: Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson


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