vendredi 23 mai 2014

The Homesman


Autre film présent à Cannes (celui-ci en compétition officielle), The Homesman de Tommy Lee Jones revisite le style du western.

Mary Bee Cuddy, pionnière dans l'Ouest américain à la fin du 19ème siècle, accepte d'escorter trois jeunes femmes ayant perdu l'esprit pour les raccompagner sur la côte Est. Dans ce voyage au coeur des plaines désertiques, elle est accompagnée de George Briggs, mercenaire à qui elle a sauvé la vie.

C'est le retour à la réalisation pour Tommy Lee Jones (après notamment Trois enterrements en 2005) qui, à presque 70 ans, tient encore la forme. Il adapte ici un roman de Gledon Swarthout "Le Chariot des Damnés". Il nous invite sur les pistes du Nebraska et de l'Iowa, à l'époque ou les cowboys et les indiens n'étaient pas des jeux d'enfants.

The Homesman est un western surprenant: sans fusillades et sans héros à la Lucky Luke, le Grand Ouest est ici le décor d'une histoire qui fait la part belle aux personnages. Ce Grand Ouest rend fou (les femmes) et impose ses règles, qui ont fait le mythe de l'Amérique au cinéma.
Les paysages sont souvent splendides et, à ce titre, The Homesman respecte les codes du genre, entre maisons en bois et et chevauchées au galop. Tourné au Nouveau Mexique et en Géorgie, il a fallu transporter sur 3000 km (et en un jour et demi!) les chevaux, les mules, les carrioles et autre matériel de tournage. L'attention portée à la lumière et aux atmosphères est à souligner.

Le scénario est centré autour des femmes, ce qui est assez rare dans les westerns pour être souligné. Celles qui deviennent folles nous sont dévoilées petit à petit et Tommy Lee Jones filme avec une grande pudeur les relations entre elles mais aussi les parcours qui les ont amenés à perdre la raison.
Hillary Swank prête sa détermination au personnage de Mary Bee Cuddy, femme forte et indépendante qui souffre de son célibat, vécu comme une tare dans la société dans laquelle elle vit.
Quant à Tommy Lee Jones, il est George Briggs, un homme sans scrupule mais finalement pas sans morale. L'acteur / réalisateur lui insuffle un côté comique réjouissant.

The Homesman a des qualités indéniables: une écriture très soignée, des personnages riches, une image léchée.
Cependant, le rythme est globalement lent et le style très formel et académique. Résultat: les deux heures que dure le film paraissent bien longues. Sans rêver d'une attaque d'Indiens toutes les deux minutes, on s'attend à davantage d'action et on a peu à se mettre sous la dent. Le désenchantement qui est au cœur du film gagne peu à peu les spectateurs jusqu'à les assoupir.

Un western différent, qui s’interroge sur ses personnages féminins mais qui le fait dans une atmosphère lente et pesante.

La petite anecdote:
La Croisette réussit à Tommy Lee Jones puisqu'il avait remporté le Prix du Scénario et le Prix d'Interprétation Masculine en 2005 pour Trois Enterrements.

Note:
2,5/5

Infos pratiques:
The Homesman
sorti le 18 mai 2014 en France
réalisateur: Tommy Lee Jones
avec: Tommy Lee Jones, Hilary Swank, Meryl Streep
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19544682&cfilm=213464.html 

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