mardi 2 avril 2013

J'ai été voir... Cloud Atlas


Les amateurs de récits linéaires et d'histoires faciles à suivre passeront leur chemin. Les réalisateurs de Matrix sont de retour et ils adaptent un roman épique (La Cartographie des nuages de David Mitchell) qui semble taillé sur mesure pour leur cinéma.

Cloud Atlas se déroule dans cinq espaces-temps différents dans lesquels se croisent des personnages dont les destins sont liés.

Quand on le raconte comme ça, ça sent les histoires de karma et de réincarnation à plein nez. Could Atlas parle plutôt des effets papillons  ou de comment une action (bonne ou mauvaise) va avoir des répercussions à plusieurs niveaux.

Installez-vous confortablement car, pour raconter cette fresque, les réalisateurs ont choisi un grand format: 2h45 d'allers-retours nombreux et parfois très rapides entre les morceaux d'histoires, qui se nourrissent les unes des autres. On risque fort de se perdre dans cette mosaïque mais la narration et surtout le montage limpide guide le spectateur qui se laisse prendre au jeu.

Pour rendre la lecture plus facile, les réalisateurs (ils sont 3: les deux Wachowski, dont un est devenu une femme depuis Matrix et Tom Tykwer qui a réalisé Cours Lola Cours et Le Parfum) ont choisi de donner un genre très marqué à chaque espace-temps. 
On passe donc du thriller seventies au film d'aventure situé fin XIXème, puis de l'épopée de science-fiction à la comédie britannique. Sans transition? pas vraiment puisque ces fragments racontent les parties d'une même histoire.
On pourra reprocher un côté opaque au message: sans trop savoir ce que le film veut prouver, le spectateur est parfois déboussolé et comme le décor change sans cesse, on ne sait pas trop à quoi se raccrocher. Je ne sais par exemple pas trop ce que je garderai comme souvenir de ce film d'ici quelques mois...

L'un des côtés malins de Cloud Atlas, c'est la continuité des acteurs puisqu'on retrouve à chaque fois les mêmes, qui jouent 5 ou 6 personnages chacun. Race, genre, caractère: ils évoluent et leurs transformations sont nombreuses.
Certains maquillages et postiches font d'ailleurs un peu kitsch mais donne un aspect ludique au film: on cherche (avec parfois de surprenantes difficultés)  à repérer les acteurs dans chaque monde. Restez d'ailleurs jusqu'au générique de fin qui vous donnera les réponses.

Les acteurs sont amenés à nous montrer plusieurs performances. Aux côtés de Tom Hanks et Halle Berry qui tiennent solidement la tête d'affiche, on retrouve des têtes familières. Hugo Weaving, l'horrible Mr Smith de Matrix, mais aussi Jim Sturgess (Un Jour, Les Chemins de la Liberté) ou Ben Whishaw (Le Parfum, et Skyfall, le dernier James Bond dans lequel il est le nouveau Q). Et dans de plus petits rôles mais assez rigolos: Hugh Grant et Susan Sarandon. Bref, un casting à la hauteur de l'ambition des Wachowski.

Car il faut une bonne dose d'ambition et de confiance en sa vision pour se lancer dans un projet pareil. Il faut aussi un budget: 100 millions de $ (le plus gros budget pour un film indépendant aux USA). Les recettes n'ont cependant pas été au rendez-vous puisque le public américain a boudé Cloud Atlas.

J'y ai personnellement passé un bon moment, avec la sensation qu'on me racontait une histoire d'une façon originale. On n'est pas au niveau d'enthousiasme que peut susciter un Matrix mais l'exercice vaut le détour.

La petite anecdote:
Le 3ème réalisateur, Tom Tykwer, est également le compositeur de la bande-son de Cloud Atlas. Celle-ci a une grande importance dans l'intrigue et aide, comme le montage, à structurer le récit. Tykwer avait d'ailleurs écrit la musique plusieurs mois avant le tournage et l'équipe a pu s'en inspirer pendant.

Infos pratiques:
Cloud Atlas
sorti le 13 mars 2013 en France
réalisateurs: Andy Wachowski, Lana Wachowski, Tom Tykwer
avec: Tom Hanks, Halle Berry, Hugo Weaving, Jim Sturgess, Ben Whishaw
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19452291&cfilm=143067.html 

1 commentaire:

  1. C'est un peu le gateau au 3 chocolats en fin de repas ce film. Lourd et trop gras. On se sent gros après les 2h30 et quelques passées en compagnie d'une ribambelle d'acteurs (mal) grimés, avec des résonances astucieuses entre les séquences pour un montage au final, certes ambitieux, mais indigeste.
    Je salue quand même l'effort, louable et ambitieux d'un film à tiroir (commode à ce niveau) qui chatouille la manie trop linéaire du storytelling US.

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