lundi 18 février 2013

J'ai été voir... Happiness Therapy


L'année ciné est rythmée par quelques évènements qui influencent les sorties: vacances scolaires, fêtes, festival de Cannes et bien sûr... les Oscars. Dans la déferlante actuelle de films sortis à temps pour rafler les statuettes, Happiness Therapy est un des grands gagnants. Il réalise le "big five" des nominations: meilleur film, meilleur acteur et actrice, meilleur réalisateur et meilleur scénario. Gros coup marketing orchestré de main de maître par les frères Weinstein, producteurs et déjà responsables des succès du Discours d'un roi et The Artist.

A Philadelphie, Pat Solitano sort de 8 mois en hôpital psychiatrique après avoir perdu son sang-froid et agressé l'amant de sa femme. Pour la reconquérir et se reconstruire, il adopte une philosophie optimiste et tente de changer. Il va croiser Tiffany, jeune veuve nymphomane aussi détraquée que lui...

Le réalisateur David O'Russell, à qui l'on doit Fighter, a choisi d'adapter ce roman (Silver Linings Playbook) avec lequel il a un lien assez personnel puisque son propre fils a, comme le héros du film, été diagnostiqué comme bipolaire.
Pat subit ses sautes d'humeur et ses accès de violence. Il refuse de prendre ses médicaments et tente de reprendre sa vie en main. Le choix, assez surprenant, de confier ce rôle à Bradley Cooper s'avère payant. Loin du beau-gosse tombeur habituel, l'acteur incarne avec sincérité cet homme immature, attachant et perdu.

Le réalisateur a choisi d'aborder de lourds thèmes (le deuil, les relations familiales, la maladie mentale) via la comédie romantique . En découle un mélange des genres assez déroutant qui n'a pas très bien fonctionné pour moi.
Deux trames d'histoires s’entremêlent dans Happiness Therapy: le contexte familial de Pat et sa relation avec Tiffany. 

La relation du personnage principal avec son père est l'un des aspects les plus intéressants du film: ambiguë, retenue, pudique, parfois violente. Robert De Niro joue très sobrement ce père peu bavard et superstitieux, qui tente de prouver à sa façon à son fils qu'il croit en lui. C'est par ailleurs cet aspect du film qui donne lieu à des scènes qui m'ont personnellement mises assez mal à l'aise: crises, cris, coups, les épisodes bipolaires sont oppressants et donnent à réfléchir sur l'impuissance de ce personnage face à sa maladie.

D'un autre côté, Happiness Therapy est une love story, entre deux personnages très déglingués mais finalement faits pour s'entendre. Et c'est là que ça n'a pas fonctionné pour moi. Malgré une Jennifer Lawrence lumineuse et délicieusement frappée, le rapprochement de Pat et Tiffany ne fonctionne pas. Outre le fait que l'actrice soit sans doute trop jeune pour le rôle, je n'ai pas été emportée dans cette histoire.

Happiness Therapy  a été présenté comme un feel-good movie et c'est pour moi tout le contraire: loin de me faire sentir mieux, c'est mission accomplie pour faire ressentir le mal-être de ce personnage.
On ne négligera pas l'humour qui se dégage de certaines scènes, les réparties bien senties et les personnages secondaires excellents (Chris Tucker, qu'on n'avait pas vu depuis Rush Hour 3 ou Jacki Weaver vue dans l'excellent Animal Kingdom).

Globalement un peu déçue, ce qui arrive souvent quand on entend trop de critiques positives sur un film. Cela dit, le niveau des acteurs rend le spectacle agréable et le film intéressant, sans plus.

La petite anecdote:
Premier film depuis 31 ans nominé dans les 4 catégories "acteurs" des Oscars: Bradley Cooper pour Meilleur Acteur, Jennifer Lawrence pour Meilleure Actrice, Robert De Niro pour Meilleur Second Rôle masculin,  Jacki Weaver pour Meilleur Second Rôle féminin.
Rendez-vous le 24 février pour le palmarès...

1 commentaire:

  1. Mais ne trouves tu pas comme Jean Marc Lalanne que la premiere partie s'efface au profit des vitamines du feel good movie extremement normatif ? :)

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