jeudi 18 octobre 2012

J'ai été voir... Elle s'appelle Ruby


Au milieu de remakes et des adaptations de romans, il sort encore quelques films originaux, dont le scénario a été conçu pour le cinéma. Elle s'appelle Ruby est de ceux-là, et nous apporte un petit vent de fraîcheur.

Calvin a écrit un best-seller quand il avait 19 ans. 10 ans plus tard, il bataille avec sa dépression et ne trouve pas d'inspiration. En rêve, il rencontre sa femme idéale, il décide alors d'écrire à propos d'elle. Quand elle se matérialise en chair et en os dans sa cuisine, Calvin se demande s'il perd la tête où si c'est la chance de sa vie...

Elle s'appelle Ruby souffre de certains défauts, qui vous gêneront plus ou moins en fonction de votre envie de vous plonger dans l'univers du film.

Tout d'abord, il manque de rythme. On ne s'emballe jamais vraiment pour cette histoire d'amour pourtant extraordinaire (le type a quand même créé la femme de ses rêves!). Même quand on s'approche du dramatique, il manque une certaine excitation qui donnerait un côté piquant.

Autre défaut, on amasse les clichés et les caricatures. Nos héros sont ce qu'en France on appellerait des bobos donc ils font des balades à vélo et des barbecues... Mais on est à Los Angeles donc ils ont aussi des parents hippies (Annette Bening et Antonio Banderas, à contre emploi donc surprenants et plutôt bons) et font des sorties sur la plage. Tout ce qui est français est romantique (même Sylvie Vartan et Plastic Bertrand dans la BO) et tout le monde est beau et gentil (j'exagère à peine).
On ne tombe pas dans le romantisme dégoulinant mais on ne sort pas d'un cadre bien pensant et propre sur lui. Alors que le sujet (un auteur se rend compte qu'il peut faire faire ce qu'il veut et modifier à souhait sa copine) pouvait être poussé très loin, et Elle s'appelle Ruby manque finalement d'audace.

Ce dont le film ne manque pas, en revanche, c'est de tendresse. Le couple a l'écran Ruby-Calvin est joué par des acteurs en couple dans la vie Zoé Kazan (également scénariste) - Paul Dano (vu dans Little Miss Sunshine et There Will Be Blood). Il se dégage une sincérité certaine de l'histoire qu'ils nous racontent. Outre le fait que Zoé Kazan a sans doute introduit des éléments de leur propre histoire dans son scénario, elle traite aussi de sujets plus généraux qu'ils ont su interpréter avec sensibilité.

Un autre couple complète l'équipe: Jonathan Dayton et Valérie Paris, les réalisateurs. Ils n'avaient rien tourné depuis 6 ans et le succès de Little Miss Sunshine
De quoi parle un couple qui filme un couple? du Couple évidemment. Ici, on traite plus particulièrement de la place de l'individu dans le couple et de l'écart entre ce que l'on imaginait au départ et la réalité du quotidien. Tout ça est abordé de façon charmante et agréable.
On n'en ressort pas avec une leçon de vie mais avec un petit sourire et la sensation qu'on nous a raconté une jolie histoire d'amour un peu farfelue.

La petite anecdote:
Zoé Kazan est la petite fille d'Elia Kazan, réalisateur de Un Tramway Nommé Désir et A l'Est d'Eden (entre autres)
La mère de Zoé Kazan est Robin Swicord, scénariste nominée aux Oscars pour L’Étrange Histoire de Benjamin Button.

Infos pratiques:
Elle s'appelle Ruby
sorti le 3 octobre 2012 en France
réalisateurs: Jonathan Dayton, Valérie Paris
avec: Paul Dano, Zoé Kazan, Chris Messina, Anette Bening, Antonio Banderas
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19386573&cfilm=205375.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire