mardi 10 juillet 2012

J'ai été voir... To Rome With Love


La météo est pourtant propice mais la programmation très moyenne de ce début d'été m'a poussé à une petite pause. En revanche, un nouveau Woody Allen, ça ne se refuse pas, même quand on n'est pas une fan inconditionnelle du réalisateur new-yorkais.

Ses films récents sont des lettres d'amours aux villes qu'il apprécie: New York bien sûr, Londres dans Scoop, Barcelone dans Vicky, Christina, Barcelona et dernièrement Paris dans Minuit à Paris. Cette fois-ci, il pose sa caméra dans la capitale italienne pour To Rome With Love.

Et pour découvrir la ville éternelle, il croise quatre histoires: des histoires d'amour bien sûr mais aussi des rencontres et la vie qui soudain passe d'ordinaire à extra-ordinaire.

S'il fallait relier ces récits entre eux, outre le fait que Rome en est le décor (voire un personnage à part entière), ce serait le rapport à la célébrité. Sauf que contrairement à Minuit à Paris, les morceaux d'histoire sont laborieux et il ne se dégage pas un propos global.

Les scénarii de Woody Allen savent souvent mettre en scène des détails légers mais qui résonnent pour de nombreux spectateurs. Ici, la sauce ne prend pas. Les grands thèmes "alleniens" sont abordés (les phobies, les intellectuelles névrosées, etc.) mais pas renouvelés. Étant donné que le réalisateur sort presque un film par an, il n'est finalement pas étonnant qu'il soit parfois à court d'idées.

On tombe assez vite dans les clichés sur l'Italie. Deux des quatre histoires sont en italien et ça leur donne forcément un certain charme. La petite musique de la langue fait passer les caricatures et certaines lourdeurs. Si certaines trouvailles font sourire, on est loin du côté acide et pétillant d'un Vicky, Christina, Barcelona (qui n'était pas un chef d'oeuvre mais plutôt réussi). 

Figurer au casting d'un Woody Allen, c'est une ligne recherchée dans une filmographie. Le réalisateur n'a donc pas eu de mal à convaincre des acteurs aussi différents qu'Alec Baldwin (convaincant en blasé de la séduction féminine) et Robert Benigni (drôle pendant 30 minutes puis assez fatiguant et répétitif). Côté femmes, Penelope Cruz et ses formes latines rendent hommage aux actrices italiennes comme Claudia Cardinale ou Sophia Loren. Quant à Ellen Page, elle incarne cette femme intelligente mais instable, fantasme de Woody Allen. Sans étincelle selon moi: elle est très mignonne mais loin de dégager ce côté "so sexy" du personnage.
To Rome With Love est aussi l'occasion de voir des acteurs italiens dans des rôles "clin d'oeil": Ornella Muti, Riccardo Scarmacio (vu dans Romanzo Criminale et Polisse) et le ténor Fabio Armiliato.

Enfin, Rome est filmée comme une carte postale: la lumière est un peu orangée et tous les personnages américains s'extasient. Woody Allen nous montre la Rome des guides touristiques. Personnellement, l'effet est plutôt positif et me donne envie d'aller vérifier par moi-même...

Finalement, To Rome With Love est un peu comme une meringue: légère et pas indigeste mais trop sucrée et bien insipide.

La petite anecdote:
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur Woody Allen, le film Woody Allen, A Documentary est sorti fin mai et passe encore dans quelques salles.

Infos pratiques:
To Rome With Love
sorti le 4 juillet 2012 en France
réalisateur: Woody Allen
avec: Ellen Page, Alec Baldwin, Jesse Eisenberg, Penelope Cruz, Roberto Benigni
bande-annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19326601&cfilm=192634.html

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